n°3 — Un premier album perdu et des leprechauns

Le disque du moment

Magic Roundabout - Up

La scène musicale de Manchester. Back in the 80’s. Les Roundies, comme on les appelait affectueusement à l’époque, fut une comète qui traversa rapidement le ciel de la ville. Une comète qui laissa une empreinte mémorable tant le son du groupe s’inscrivit dans la scène noise-pop naissante d’alors, proche du noyau dur qui constella la compil’ C86. Un an et demi d’existence et puis s’en va. Le temps de faire un album qui ne sortit jamais.

35 ans plus tard, le mal est réparé et Up, le premier (et seul) album perdu paraît sur le label Third Man Record, auprès duquel un des singles fut discrètement et conjointement poussé par Ian Waters (Pale Saints) et Warren Defever (His Name is Alive), She’s A Waterfall.

Album à l’image de la carrière du groupe. Sur la chanson-titre Up, les mots de la chanteuse Linda Jennings se perdent dans des chuchotements. "Andy's up/Andy's up/sure as birds fly/sure as birds fly", chante-t-elle à propos d'Andy Warhol, dont elle aimait l'art et les idées, et qui était décédé subitement plus tôt cette année-là. Mais lorsque le couplet et le refrain se terminent et que la guitare rythmique s'avance bruyamment avec un grattage tendu, il devient clair que la structure de la chanson populaire est ce qui est réellement abandonné, car "Up" devient grinçant et prend son envol. Une deuxième guitare entre en scène avec un drone perçant, suivant la pulsation de la première, et se frayant un chemin dans des gémissements frustrés qui annoncent une éruption plus importante. Quelques minutes plus tard, alors que le morceau semble enfin sur le point de s'ouvrir complètement, le groupe met soudainement fin à tout cela.

Comme le groupe.

L’humeur du moment

Oui, oui, on vous voit là… Tssss.

Le single du moment

Le 13ème album de Low irradie l’automne. Et son single Days Like These est un des morceaux qu’on écoute le plus dans l’équipe. Comme l’écrit The Quietus : Low's thirteenth full-length album finds the group focusing on imaginative new ways to express the joy and dissonance of being alive. It can be argued that anxiety is our natural state; to be completely calm in a world that is beyond our comprehension seems ludicrous.

Le come-back du moment

ALLEN RAVENSTINE - ELECTRON MUSIC (CD by Waveshaper Media)

ALLEN RAVENSTINE - SHORE LEAVE (CD by Waveshaper Media)

ALLEN RAVENSTINE - NAUTILUS (CD by Waveshaper Media)

ALLEN RAVENSTINE - RUE DE POISSON NOIR (CD by Waveshaper Media)

Vous reconnaissez peut-être le nom d'Allen Ravestine comme l'un des membres fondateurs de Pere Ubu. Il jouait des claviers dans le groupe et possédait la maison dans laquelle ils vivaient tous. Après Ubu, il est devenu pilote de ligne, et lorsqu'il a été interviewé pour "I Dream Of Wires" (un documentaire sur les synthétiseurs), il a recommencé à jouer de la musique. Sur ces EP, il reçoit beaucoup d'aide d'autres personnes. Ils ajoutent de la flûte, des percussions, un piano, une contrebasse, une trompette et un piano à queue. Je dois avouer que je ne savais pas trop ce que j'écoutais. Il est difficile de s'y retrouver. Il y a du jazz, de la musique d’ascenseur, de l'ambient, du classique moderne, pas tellement de pièces électroniques, ce que je trouve personnellement dommage. Il y a de la musique new age de mauvais goût, de la musique triste pour piano, de la musique de chambre, et la liste est longue. Beaucoup de morceaux sont excellents, mais semblent déconnectés de notre époque. Toujours est-il que la musique d’Allen Ravestine comme celle de Pere Ubu est vraiment unique.

Ce n’est qu’un au-revoir

Le coeur des Chieftains, son âme s’en est allée. Paddy Molone est mort le 12 octobre dernier à l’âge de 83 ans.

Et voilà, c’est sur leur morceau le plus connu The Foggy Dew que se termine ce nouveau numéro de millefeuille !

Merci de nous avoir écouté jusqu’ici et à dans 15 jours !