n°2 — De la dystopie sonore à Cabaret Voltaire
L’album de la quinzaine
Les trompettes qui accompagnent le cinquième album des Britanniques Teeth of The Sea sonnent comme un avertissement. Elles annoncent un futur dystopique, façonnent un lendemain peu amène. Le trio londonien crée une métaphore urbaine à travers neuf pistes avec des percussions émergeant au détour d’une guitare rageuse, accompagnant une ambiance lugubre de fin du monde. On n’est pas loin de Jéricho.
Cet album, largement instrumental, continue à creuser le sillon de l’expérimentation sonore, moins bruitiste que le précédent album, Wraith s’inspire de la techno hardcore pour progresser vers des nappes de plus en plus éthérées… pour finir par des touches jazzy ici et là. On n’est pas loin parfois des contrées sonores de Bohren & Der Club of Gore, mais un Bohren dansant, sous ecsta. Oui, car lorsque la fin du monde advient, on danse.
Comme l’atteste le dernier morceau Gladiators Ready, point d’orgue d’un album qui semble se chercher en saturant un peu trop certaines parties. Ici, on finit sur une note qui fait penser à ce qu’un 65daysofstatic explorait il y a 11 ans avec un We were exploding anyway.
Le mood du moment
Les actus vous gavent ? Vous n’en pouvez plus de cette petite musique lancinante que les médias commencent à chanter ? Vous avez l’impression d’être piégé ? Ce morceau est fait pour vous.
Le single du moment
Laura Jane Grace vient de sortir un nouvel EP au titre rigolo At War With The Silverfish. Opus pop punk réjouissant et un Lolo 13 qui nous fait taper du pied et dodeliner la tête.
I asked for your name 3 times
Just to make sure that I heard it right
You told me my jeans don’t fit right
Said that we should make-out sometime
La compil’ réédition du moment
Pour les vieux comme moi, il y a des labels dont le nom est incrusté dans le marbre à jamais. La label berlinois Tresor en fait partie. Aussi lorsque celui-ci fête ses 30 ans avec une compilation des meilleurs titres de la maison, c’est un événement. C’est Tresor, c’est l’essence même de la techno européenne. C’est 52 titres à écouter en urgence, partout.
Ce n’est qu’un au-revoir
Richard H. Kirk était un musicien prolifique et toujours en colère. Avec son groupe Cabaret Voltaire, il fut, avec d’autres, à l’origine du mouvement post-punk, mais il fut bien plus que cela pour la musique anglaise.
Et voilà, c’est sur un I Want You incandescent que se termine ce nouveau numéro de millefeuille !
Merci de nous avoir écouté jusqu’ici et à dans 15 jours !